BIBLIOTHÈQUE
DE PHILOSOPHIE COMPARÉE
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ANGEL
SANCHEZ DE LA TORRE
La tyrannie dans la Grèce antique
Traduction de
Delphine Pasquet, agrégée d’espagnol.
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Chap. I –
Préambule
Chap. II – Les
lois et leurs caractéristiques
Les valeurs de la société et la
loi
L’ « humanisme »de la
loi
Nómos et liberté
La loi comme
« mesure » : ses problèmes
Caractères génériques de la
« constitution politique » en Grèce
Chap. III – Un
droit sans recours à la violence est-il imaginable ?
Droit divin, Droit mythique, Droit
consensuel
La force du Droit comme Droit de
la force
La force du droit
ne serait-elle pas l’élément nécessaire pour supprimer les obstacles et
permettre l’exécution des lois ?
Le
« Nómos » sans la force équivaut à l’absence de « nómos »
La fonction de
base de la loi dans une collectivité qui aspire à être libre
Chap. IV – Le
régime parfait : la possibilité idéale de l’efficacité d’un nómos
optimal
Possibilité d’un nómos
optimal
La difficulté réelle d’un nómos
optimal
Absolutisme et participation
comme polarités du nómos
Chap. VI –
Perspective historique des régimes tyranniques : leur interprétation
systématique
La figure de Solon
Avènement des tyrans
Conflits
particuliers sous le régime tyrannique
Le
conflit typique de la tyrannie : le conflit religieux
Chap. VII – La
dénomination « tyran »
Application de l’épithète
« tyran »
L’étymologie de
« tyran »
« Nómos » et
« Tyrannos »
Chap. VIII –
Profils de la tyrannie, depuis la réflexion des Grecs
L’historicité de la
tyrannie : passé et présent
Les penseurs grecs face aux
régimes tyranniques
Diversité dans l’origine des
formes tyranniques de gouvernement
Les symptômes révélateurs de la
tyrannie : ses tactiques
Le
mode d’action des tyrans
Effets
sociopolitiques de la tyrannie
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Ce texte
correspond au discours de réception du professeur Angel Sanchez De La Torre à
la Royale Académie espagnole de législation et de jurisprudence, Section de
Philosophie du droit. D’une longueur inhabituelle (plus de 250 p. en langue
espagnole), ces développements sont aussi d’une extrême densité d’érudition et
d’une subtile acuité d’analyse. L’A. avoue avoir exposé là les résultats de
plus de vingt années de recherches, ce que vérifie la variété de ses registres
documentaires : dans l’ordre historique et linguistique comme dans l’ordre
de la philosophie juridico-politique, il s’agit sans doute là de la synthèse la
plus richement informée, qui permet de mieux saisir la portée d’approches déjà
connues de Finley à Strauss, Vernant ou Cl. Mossé. Mais bien au-delà des
curiosités d’une enquête située, la portée plus générale de ce livre
n’échappera pas au lecteur. Sans reprendre les vieux débats, abordés sur le
mode littéraire ou dialectique, de Kafka à Arendt, et que véhicule encore tant
de « criticiens » de la « démocratie », l’A., philosophe et
sociologue, porte ici un diagnostic renouvelé sur les structures permanentes du
phénomène tyrannique. Il s’est employé à élaborer une sorte de portrait de la
tyrannie d’où ressort un type psycho-comportemental assez caractérisé pour être
tristement reconnaissable à travers certaines mœurs qui n’ont guère changé,
quand les références juridiques et institutionnelles de complaisance et la
rhétorique vide du politique servent de paravent au moins avouable des mobiles
du pouvoir : à la destruction narcissique de l’altérité au nom du
« lien social ».
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Angel Sanchez De
La Torre, né en 1929, membre de la Royale Académie espagnole de législation
et de jurisprudence, occupe la principale chaire de philosophie du droit de
l’Université Complutense de Madrid, où il dirige le Département de
philosophie du droit, de réputation mondiale, qui accueille des milliers
d’étudiants de divers pays en cette discipline. Il a été professeur invité dans
les deux continents, de l’Europe de l’Est à l’Amérique du Nord. Ancien
secrétaire général de la Société espagnole de philosophie du droit, et
vice-président de la Société ibéro-américaine de philosophie, il appartient
au Conseil de la Société européenne de culture. Membre du comité
d’honneur de la B.P.C. (éd. Bière), et du comité international des Archives
de ph. du dr. (éd. Sirey), il a reçu le doctorat honoris causa de l’Université
Montesquieu Bordeaux IV, à l’occasion du 250ème anniversaire de
la publication de l’Esprit des Lois.
Son œuvre est immense et couvre divers champs de recherche.
Spécialiste de la pensée hellénique (son ouvrage Les Grecs et le droit
naturel, Madrid, Tecnos, 1962, demeure un classique), tourné vers l’enquête
philologique et sémantique, voire mythique et archéologique (auteur notamment,
avec Raquel Lopez Melero, d’Estudios de Arqueologia juridica, Madrid,
Dykinson, 1988), il s’est consacré dans une dizaine d’autres livres à des
analyses de sociologie juridico-politique, de théorie des sources du droit et
de réflexion critique sur la philosophie traditionnelle du droit naturel, dans
la double perspective de l’héritage gréco-romain et de l’apport hispanique de
l’Age d’Or. Il a fait paraître dans cette même collection la version française
de son essai : Le droit dans l’aventure européenne de la liberté,
en 1987 (tr. E. Douat, préf. F. Terré).