BIBLIOTHÈQUE DE PHILOSOPHIE
COMPARÉE
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SERGIO COTTA
Le droit dans l’existence
Éléments d’une ontophénoménologie juridique
Préface
CHAP. I – Profil méthodologique de
l’étude et du droit
Section I - Genèse
ontoexistentielle du droit
CHAP. II – De l’agir immédiat au droit
CHAP. III- Le fondement ontologique de
l’expérience pratique
Section
II – Phénoménologie des formes coexistencielles
CHAP. IV – Les formes
intégrativo-exclusives
CHAP. V – Les formes
intégrativo-inclusives
Section
III – Dimensions du droit
CHAP. VI – La règle juridique et la
justice
CHAP. VII – De la justification des
normes au droit naturel
CHAP. VIII – La fonction du droit
CHAP. IX – La temporalité du droit
CHAP. X – La moralité du droit
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Le critère de
l’universalisation a affirmé jusqu’ici sa capacité ordonnatrice et
hiérarchisante de manière, je crois, objectivement satisfaisante, mais non
définitive. Au sommet de la hiérarchie des morales, deux en fait sont
placées - juridique et caritative - et non une : une indicible double
suprématie rouvre la possibilité du conflit de valeur.
Toutefois le
susdit critère ne s’épuise pas dans la dimension kantienne de l’universalité horizontale,
pour ainsi dire, de l’extension de la relation coexistentielle à chaque
personne, dans laquelle conviennent autant le droit que la charité. Ce critère
admet une autre dimension, non opposée mais intégrative de la première :
celle de l’universalité verticale, c’est-à-dire de la profondeur de la
relation…………………………………………p. 183
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Charitas magna,
magna iustitia, dit saint Augustin. Il y a peut-être plus de chance que cette
justice charitative suprême ne vienne pas chaque fois après que la
perception de la justice égale (celle du suum cuique tribuere) ait été
donnée, … mais avant ; que « l’outre mesure » soit plus
spontanément comprise que le « calcul mesuré » et que la formule
kierkegardienne « l’amour est un devoir » l’emporte sur le
raisonnement des juristes, et même sur cette justice qui est la « moralité
du droit ». Une justice qui trouve dans la charité sa vérité et
l’accomplissement de son projet universel et qui exprime la tension verticale
de l’homme vers un absolu qui le domine. Et c’est parce que l’homme est
perpétuellement en cet état de tension qui le tourmente que l’on peut porter un
autre regard sur le droit dans l’existence. Cela s’appelle espérer.
J.-M. Trigeaud,
Recension critique de l’ouvrage de Sergio Cotta, publiée dans la revue Filosofia
Oggi, Genova, 1985, p. 742 s. et dans les Archives de philosophie du
droit, Paris, Sirey, 1986, p. 406 s.
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Sergio Cotta, né en 1920, est
professeur émérite de philosophie du droit à l’Université de Rome « la
Sapienza », président de l’Institut académique de Rome, et
directeur de la Revue internationale de philosophie du droit (Milan,
Giuffrè).
Il est également
membre correspondant de l’Institut de France (Académie des sciences
morales et politiques, Paris) et membre du comité international des Archives
de philosophie du droit (Paris, Sirey).
Il est également
Président de l’Union mondiale des juristes catholiques.
L’œuvre de Sergio
Cotta est très marquée par son inspiration chrétienne et par son sens du
respect de la personne humaine. Elle relève tout particulièrement d’une sensibilité
augustinienne et rosminienne. Elle couvre d’abondants écrits parfois composés
directement en français, et qui correspondent très fréquemment à des
enseignements magistraux et à des conférences s’adressant à un grand public
autant qu’au public scientifique. Sa démarche échappe à tout dogmatisme et se
présente sous l’aspect d’une réflexion dynamique en prise sur les situations
existentielles et vécues ; mais elle conduit toujours à des synthèses
conceptuelles rigoureuses et équilibrées, en proposant un précieux cadre de
pensée dans le domaine des idées juridiques et politiques. Tout l’engagement de
Cotta semble alors de démontrer en un tel esprit la nécessité de fuir les
enfermements stériles des « sociétés closes », comme les exclusions
malheureusement actuelles liées à certaines formes de positivismes analytiques
et à la généralisation de l’arrogante dialectique « amis-ennemis »
d’un Carl Schmitt.
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DU MÊME AUTEUR
Parmi ses
ouvrages les plus importants, signalons :
Perspectives de philosophie
du droit, Turin, Giapichelli, 3 éditions depuis 1971
Itinéraires existentiels du
droit, Naples, Morano, 1972
Pourquoi la violence ?
Une interprétation philosophique, Rome-L’Aquila, 1978
Justification et obligatoriété
des normes, Milan, Giuffré, 1981