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Juillet 2004
Docteur en droit, avocat au barreau de Lyon
"Sans doute, une des choses qui manque le plus à
notre temps, est-ce le courage de la pensée" (p.272). Assurément, ni
le courage ni la densité d'une pensée ne font défaut au cardinal Cottier. Dans
cet ouvrage, celui qui est souvent qualifié comme le théologien de Jean-Paul
II, et qui s'est investi dans la démarche courageuse de repentance de l'Église
catholique, livre une réflexion fondamentale dans l'esprit de l'encyclique Fides
et ratio et de la devise dominicaine, veritas, qu'il convient de
méditer, page après page. Le livre débute ainsi : "Deviens ce que tu es
: la formule qui nous vient des Grecs, exprime tout ensemble un impératif, un
but et un idéal. L'homme n'est pas d'emblée constitué dans la perfection à
laquelle il est appelé comme à une exigence de sa nature. La personnalité
morale s'édifie avec le temps ; nous sommes responsables de nous-mêmes, de la
maturation, à travers les choix éthiques, des ressources qui nous sont données
initialement comme des germes à cultiver, ce qui n'est possible qu'avec l'aide
de nos semblables et grâce à cette paideia qui est une des plus nobles tâches
de la société familiale et politique" (p. 5).
Alors que la morale (latine) ou l'éthique (grecque) sont
déconsidérées au nom d'un modernisme sans racine et perverti par un relativisme
sans borne, l'auteur démontre que l'homme est ontologiquement un être moral, et
que de sa consistance – fruit de sa conscience – dépend l'avenir de l'humanité.
Certes, il faut vivre avec son temps, et en cela le présent ne saurait être le
décalque du passé. Toutefois, l'homme ne peut pas s'affranchir du temps, il est
de condition mortelle. Ce n'est pas en niant ses limites qu'il pourra les
assumer. L'homme doit être fidèle à sa nature s'il veut être fidèle à lui-même.
Il est donc appelé, paradoxalement, à devenir ce qu'il est. Ce retour aux
sources n'est pas un retour en arrière, nostalgique d'une époque radieuse
révolue. Il est une recherche du roc sur le lequel est bâti tout homme. De même
qu'un édifice a besoin de solides fondations pour résister aux épreuves de la
nature, l'homme ne peut s'épanouir s'il n'est pas éclairé par une lumière qui guide
ses pas dans ce monde qui est le sien.
La liberté de la personne se réalise dans l'adéquation avec
sa vérité : "il n'y a ni humanisme ni éthique s'il n'y a pas d'abord une
anthropologie qui rende raison en vérité de la spécificité et de l'intégralité
de l'homme" (p.167). Cette anthropologie renvoie à la recherche de la
nature humaine, dans toute sa profondeur. Confrontant différentes philosophies
– d'Aristote à Sartre en passant par Spinoza ou Nietzsche ou encore Kant –,
l'auteur, en disciple de s. Thomas, en déduit que l'homme n'est vraiment
lui-même qu'en ordonnant la liberté à la vérité : la liberté est un moyen
d'accès à la vérité. L'homme a besoin de savoir qui il est pour savoir où il
va. A défaut, il peut "devenir la proie de la variabilité de tout ce
qui appartient au temps" (p.12). Lié, voire soumis au temps, l'homme
n'assume pleinement sa condition qu'en se situant en tant qu'être moral. La
moralité ou l'éthique vise à dégager des comportements témoignant de la vérité
de l'homme temporel. Si la moralité s'exprime dans le temps, elle n'est pas
pour autant généalogique au sens de Nietzsche. Son fondement n'est pas temporel
: il renvoie à l'essence de la personne. C'est pourquoi, la morale est
fondamentale. Elle tend à associer la dimension ontologique de l'homme avec sa
vocation existentielle. En d'autres termes, elle prend en compte l'essence et
l'existence, contribuant ainsi à définir l'Être. La morale ne se limite pas à
une nécessité sociale, elle relève également de la métaphysique. Ainsi entendu,
l'être moral est une personne qui est capable de réunir, d'unifier sa nature
temporelle et spirituelle. L'homme qui ne serait que mondain en deviendrait
rapidement l'esclave. De même, l'homme purement spirituel – pour autant que
cela soit possible – risquerait de se détacher de l'épaisseur du réel, se
réfugiant dans un idéalisme imaginaire. Au contraire, celui qui, tout en se
sachant profondément ancré dans le monde et même temps au-delà du monde, sera
en mesure de devenir un être moral, tendant à la vérité, et sera vraiment
libre.
La praxis dénaturée
Aujourd'hui, force est de constater que l'agir n'est guère
relié à la condition humaine. Il se réduit à une logique du faire,
excluant l'être intemporel ou éternel. L'homme préfère fabriquer la vérité,
plutôt que de la chercher. L'existentialisme de Sartre est en l'exemple : je
suis ce que je veux être, étant précisé que la liberté est sans cesse à
conquérir. C'est une liberté sans finalité, détachée de toute notion de vérité.
Le néant guette puisqu'il n'a rien qui demeure vrai. Certains deviendront des
sceptiques, d'autres se suicideront. La liberté sans vérité est une impasse.
L'homme démiurgique creuse sa tombe. Comme l'écrit G. Cottier, "l'homo
technicus est un homme extraverti qui a perdu le sens de l'intériorité, et
qui pense s'accomplir en dominant la nature. (…) L'homme entend s'affirmer
lui-même en vainquant les résistances d'une nature rebelle. Il y a davantage : il
se conçoit lui-même ainsi que la société, comme des objets techniques. Il perd
de vue les fins, parce qu'il se perd dans la puissance de moyens qui deviennent
à eux-mêmes leur propre fin, comme attestations de sa propre puissance"
(p.144). Le clonage peut être considéré comme l'expression paradigmatique de
l'être moderne qui, refusant sa nature, cherche à s'auto-fonder. De même,
tentant de nier sa nature sexuée, il croit que la procréation artificielle
permettra d'échapper à cette limite. C'est feindre d'oublier que cette
procréation nécessitera des gamètes males et femelles pour que la fécondation
puisse se produire.
En définitive, le choix de l'homme est simple : soit il
admet qu'une vérité le dépasse auquel cas il la cherchera et tentera de s'y
conformer contribuant ainsi à l'édification de sa personnalité, de sa moralité,
soit il considère qu'il est son propre créateur et l'on peut tout craindre.
Dans la seconde branche de l'alternative, l'homme risque, à n'en pas douter,
d'avoir des difficultés à gérer son altérité, puisque étant sa propre vérité,
il ne reconnaîtra pas par hypothèse celle de l'autre. Le temps sera dépourvu de
sens, dès lors que tout sera contingent, et soumis à l'arbitraire de chacun. Le
relativisme éthique actuel en est déjà la démonstration. Si tout se vaut, rien
ne vaut. C'est la force qui imposera une éthique : force de l'opinion, de la
loi – cf. la "bioéthique" – voire des armes. Que restera-t-il de la
raison ?
De la moralité intrinsèque de l'humanité
Il suffit de se replonger dans l'histoire des idées, de la
philosophie, pour comprendre que l'homme ne peut se satisfaire de réponses
incapables de l'éclairer sur le sens de la vie, et donc de sa vie. Etre
temporel et spirituel, alliant l'âme et le corps, la personne a partie liée
avec la moralité. L'homme moral n'est en que plus homme, et la morale n'en est
que plus humaine. La moralité traduit l'implication de l'homme dans le réel.
"Notre être moral n'est pas une succession d'actes ponctuels. Chaque
acte, que ce soit dans le bien ou dans le mal, s'intègre au sujet qu'il
qualifie, contribuant à l'édification de sa personnalité" (p.116).
Il n'y a donc pas, dans cet esprit, une "éthique de la conviction" et
une "éthique de la responsabilité" ; il ne peut y avoir qu'une et une
seule éthique de la personne, être en quête d'unité. C'est pourquoi, l'une des
vertus de l'homme moral est le souci de la cohérence, et donc l'exemplarité. Si
d'un point de vue de la conscience morale, la tâche est déjà rude en ce qu'elle
suppose une humilité qui oblige à reconnaître ses limites, expression d'une
imperfectibilité, elle l'est plus encore dans le contexte politique et social.
En effet, l'homme peut se donner sa propre loi morale, car elle émane de sa
conscience. Dans l'ordre social, il est contraint de respecter le droit
positif. Se pose dès lors la question de la compatibilité entre la loi morale
et la loi civile, et plus largement la question politique de la démocratie, et
de son avenir.
Dans le prolongement de son exposé sur la nature humaine, le
cardinal Cottier en conclut que la loi civile est subordonnée à la loi morale.
En effet, la loi morale (également désignée sous l'expression loi naturelle)
renvoie à une certaine intemporalité – la nature humaine -, car elle doit
traduire l'essence de la personne. En revanche, la loi civile positive demeure
contingente en ce qu'elle compose avec une situation politico-sociale. Dès
lors, il y a une difficulté lorsque la loi civile est antinomique avec la loi
morale. Citant s. Thomas, l' A. rappelle qu' "une loi qui s'écarte de
la droite raison n'a plus raison de loi, elle est plutôt une violence"
(p.197). Cette tension entre la loi morale ou naturelle et la loi civile revêt
une importance particulière dans la mesure où le droit positif a vocation à
imposer sa norme, qui est pourvue d'une force contraignante. La loi positive
civile a la propension à être la seule référence normative ("En parlant
du positivisme comme doctrine philosophique, je formule un paradoxe, car
l'esprit du positivisme est, par essence, un esprit antiphilosophique et
antimétaphysique" (p.174)). De la positivité à la moralité, il n'y a
qu'un pas, vite franchi comme en témoignent les lois sur la bioéthique, où les
normes positives sont présentées tout autant comme des impératifs juridiques
que comme des références éthiques.
C'est pourquoi, la distinction entre la loi civile et la loi
morale ne doit pas être occultée. La loi civile est représentative d'un
contexte normatif à un instant donné ; la loi morale renvoie à l'essence de
l'homme. Aussi, la loi positive, si elle veut être fidèle à l'esprit de justice
qui constitue sa raison d'être, ne
saurait méconnaître la loi morale. La loi positive n'est légitime que si elle
est ordonnée au principe qui est censé la fonder : la personne. Une loi
positive en contradiction avec la nature qu'elle a vocation à servir, non
seulement ne présente pas d'intérêt, mais est également nuisible. La
dialectique entre la positivité et la moralité conduit à la question politique,
puisque l'homme doit composer, arbitrer en quelque sorte, entre sa singularité
et sa sociabilité, expression de son altérité.
Vivant en société, tout homme est un "animal
politique". Les lois positives émanant de l'ordre politique, il ne peut
rester indifférent. De plus, l'histoire fournit maints exemples de la négation
de l'homme par certaines politiques. Le communisme en ce qu'il est fondé sur un
conception holiste de la société, est une erreur anthropologique comme l'a bien
vu le pape Jean-Paul II – cf. notamment l'encyclique Centesimus annus.
Le communisme nie la personne en tant que telle. Aussi, le respect de la
personne, sa liberté, passe par un engagement politique. Il serait injurieux à
l'égard d'ancêtres qui se sont sacrifiés pour des nobles causes – on songe par
exemple à la lutte contre le nazisme – de s'abstenir de tout jugement
politique. Subsidiarité oblige, l'action politique n'est pas uniquement la
participation à des élections, le militantisme partisan. C'est une démarche
souvent plus humble, qui s'apprécie au jour le jour, d'abord dans le
comportement individuel. Chacun a encore en mémoire la fameuse
"canicule" de l'été 2003, et de la liste de ces personnes mortes non
"réclamées". Combien de personnes âgées croupissent dans des maisons
de retraites qui sont davantage des mouroirs ? Ces "anciens" n'ont
pas tant besoin de climatiseurs que de considération, et paradoxe, de chaleur
humaine malgré la température élevée ! Il en va de même dans les autres
secteurs de la vie. La question politique fait partie intégrante de la nature
humaine, car la politique, et son cortège de lois, vont dessiner la société
dans laquelle on vit. Prendre part à la chose publique, c'est exprimer ses
conceptions, donc chercher à les promouvoir ou à les défendre. Il en va de la
responsabilité de l'homme. En ces temps d'abstention massive et de confiscation
du pouvoir par des partis énarchiques, il devient urgent de réinvestir le champ
politique, c'est-à-dire de reposer la question politique première, à savoir :
quelle société veut-on ce qui présuppose de savoir qui sont les personnes
composant cette société. On en revient au problème de la légitimité de la loi :
est-ce dans un formalisme (processus de vote, d'adoption, de promulgation,
etc.) que la loi trouve sa légitimité ou dans l'essence de l'homme ? "Si
la loi humaine a sa source première et exclusive dans l'homme lui-même, d'où
peut-elle tirer sa légitimation morale ?" (p.198).
Récemment l'on a prédit la fin de l'histoire en raison de la
"victoire" de la démocratie libérale sur le communisme. Certes, la
démocratie, un homme - une voix, est fondamentalement un bien pour l'homme en
ce qu'elle tend à lui reconnaître une liberté et une responsabilité
personnelle. Toutefois, elle n'est pas un long fleuve tranquille. Sa logique
quantitative pourrait dénaturer son esprit : "le risque est grand de
considérer la règle de la majorité, qui est une règle de fonctionnement, comme
une sorte de principe éthique attribuant à l'opinion majoritaire une valeur
normative, ce qui équivaudrait à une nouvelle et sournoise tyrannie"
(p.199). La loi du nombre peut donc devenir oppressante. Avec Tocqueville on
sait que l'égalitarisme guette sans cesse la démocratie. Or, les hommes sont
par nature différents. Vouloir les faire rentrer tous dans le même moule
revient à nier leur singularité, ce faisant leur humanité. En outre, avec
Orwell, on sait que l'égalité est souvent un prétexte à la manipulation.
Certains seront les maîtres de l'égalité pendant que d'autres demeureront leurs
esclaves. L'une des leçons de l'histoire récente tient dans le fait que l'on ne
réalise pas le bonheur des gens contre leur propre gré. La démocratie, en ce
qu'elle est fondée sur l'idée de liberté, doit inviter chacun à réfléchir sur
le sens de cette liberté. Liberté et vérité forment, faut-il le répéter, un
couple indissociable. La liberté n'est réelle que lorsqu'elle est ordonnée à la
vérité. La démocratie renvoie donc l'homme à sa propre conscience. C'est à lui
qu'incombera la responsabilité de construire sa cité, et toutes ne sont pas
éternelles. Les civilisations, comme les hommes sont mortelles. La démocratie
reste par là un moyen qui doit tendre vers une fin. A défaut, elle sombrera
dans le nominalisme comme ce fut le destin des "démocraties
populaires".
La question politique en ce qu'elle doit combiner
harmonieusement l'un et le multiple est une tâche pour le moins délicate et
difficile. Il s'agit de trouver un équilibre entre le souci de la collectivité
et le respect de l'individualité. In medio stat virtus. Mais où se situe
ce milieu, le point d'équilibre de la balance du juste et de l'injuste ? A
défaut de le savoir, on recherche des accords, on essaie de faire émerger des
convergences. On communique, et mieux encore on "dialogue" en quête
d'un consensus, nouvelle forme d'unanimité qui n'en est pas une. Comme il est
dit dans ce livre : "la recherche du consensus peut néanmoins s'imposer
au nom de l'impératif supérieur du bien commun. Dans ces conditions, il est
légitime d'accepter un compromis. Cependant la règle du compromis a ses limites
: elle ne peut jamais s'appliquer au prix du renoncement à des droits
essentiels et fondamentaux de la personne. Il n'est pas moralement licite de
tout concéder" (p.202). Par exemple, de nombreuses lois posent un
principe par hypothèse intangible en leur article 1er, puis dans les
articles suivants il y a tellement d'exceptions que le principe est vidé de
toute substance et de toute force. Ces exceptions qui renversent le principe
ont vocation à s'imposer dans l'ordre positif. Le citoyen – trompé – est obligé
de respecter des réglementations qui heurtent des principes fondamentaux.
L'exemple toujours cité est celui de l'avortement. Demain, si ne n'est déjà
aujourd'hui, ce seront les manipulations génétiques et le travail sur les
embryons.
Aussi, fidèle à la tradition catholique, le cardinal Cottier
ne suggère pas une désobéissance civile mais la reconnaisse de l'objection de
conscience (p. 261s.). "La reconnaissance légale du droit à l'objection
de conscience aurait un effet profondément bénéfique pour la vie démocratique
elle-même. D'abord, elle rappellerait que, sur des questions qui touchent
l'essentiel, il faut tendre au consensus et qui si celui-ci n'a pu être
atteint, la reconnaissance légale de l'objection de conscience de ceux qui
appartiennent à la minorité. Plus radicalement, cette reconnaissance empêche
d'oublier que la question débattue, portant sur l'humanité de l'homme et sur sa
dignité, est une question fondamentale et grave, que les pratiques autorisées
ne sauraient jamais banaliser" (p. 206).
Chacun sait que l'objecteur de conscience, en tant que grain
de sable dans la machine, n'est guère aimé. Non seulement d'un point de vue
juridique l'objection de conscience n'est que plus en plus rarement admise –
par exemple, la cour de cassation a jugé que le pharmacien ne peut faire valoir
son objection de conscience pour ne pas délivrer des produits abortifs – , mais
d'un point de vue social, l'objecteur de conscience est souvent mis à l'index :
refus de postes universitaires, etc. Il est urgent que l'on se saisisse de
cette question essentielle, bien qu'il ne faille guère s'attendre à des changements.
"Seule la vérité rend libre" (Jn)
"Le problème le plus fondamental qui se pose à
l'humanité aujourd'hui semble bien être celui de la rééquilibration interne des
activités de la raison. La croissance indépendante de branches particulières du
savoir de la technique conduit à de tragiques impasses. Le sort de la
civilisation dépend d'un développement de la raison où les lumières de la
sagesse exercent vraiment le rôle régulateur qui leur revient de droit, et où
une usage unilatéral d'une fonction de la raison, sa fonction technique, ne
refoule pas le déploiement d'autres fonctions de cette même raison, qui par
nature exercent une action de mesure et de régulation." (p.248). Il ne
faut pas se leurrer, ni se méprendre sur le chemin à parcourir. "Le combat
pour la vérité éthique est dur, il est âpre, parce qu'il touche directement des
intérêts existentiels. Si elle n'accueille pas la vérité dans laquelle elle
s'accomplit la liberté est comme acculée à se défendre contre elle et à la
combattre. A ce choix fondamental, on ne saurait échapper, il n'y pas de
neutralité éthique ou d'indifférences possibles" (p.270)
En septembre 1938, certains croyaient avoir préservé la paix
à Munich. L'histoire a donné raison à Churchill : ils ont eu le déshonneur et
la guerre. Aujourd'hui, la recherche d'une (pseudo) paix sociale conduit à
admettre tout et son contraire. Ce n'est pas à partir d'un homme fragmenté,
décomposé, dévitalisé que l'on parviendra à assurer une paix sociale plus
solide, et à pacifier des consciences humaines tourmentées par le pouvoir sans
limites que le moderne s'attribue en quête d'une liberté absolue.
(*) Georges card.
Cottier, Deviens ce que tu es, enjeux éthiques, éd. Parole et silence
(CH), coll. Sagesse et cultures, 2004.
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© THÈMES III/2004